n° 89 - 2016
Travailler avec les proches
Travailler avec les proches, c’est intervenir sur un terrain traversé par des affects, des émotions, des histoires singulières et familiales... Le professionnel, dans une approche plus systémique et moins attaché à la position haute qu’il a longtemps occupée, peut y jouer des rôles variés : interpeller les proches, les soutenir dans leur rôle d’aidants, servir de tiers dans les liens…
Éditorial
« Travailler » avec les proches, l’entourage, la famille des personnes en difficultés ou présentant des besoins d’aide spécifique (personnes âgées, handicapées, atteintes de troubles psychiques, délinquantes…) est aujourd’hui considéré comme une nécessité dans divers secteurs de l’intervention psycho-médico-sociale.
Dans la lignée de thèmes auxquels des numéros de l’Observatoire ont été récemment consacrés (Intervenir dans le « chez soi », L’autonomie en tension, Vieillir actif...), cette tendance est marquée par les ambivalences que connaît le travail social. D’un côté, elle est favorisée par un désengagement progressif de l’Etat, qui reporte sur les épaules des familles, la responsabilité d’aides et de soins qu’il assurait jusqu’il y a peu. D’un autre côté, elle s’inscrit dans une nouvelle façon de concevoir l’intervention des professionnels : plus systémique, plus ouverte, moins attachée à la position haute qu’elle a longtemps occupée, elle cherche, sonde, s’appuie désormais sur les réseaux, formels et informels.
Dans la pratique, ce travail avec les proches peut, comme nous le verrons, emprunter des voies diverses. Il peut les convoquer, les interpeller, les impliquer, leur rappeler les liens. Il peut les soulager, les soutenir, répondre à leurs questions et leurs difficultés, et les aider à aider. Mais il peut aussi faire tiers, canaliser des relations conflictuelles ou embrouillées, mettre des limites, aider chacun à retrouver sa place. Il peut encore jouer un rôle de vigilance, de sentinelle.
Cette intervention des professionnels est d’autant plus nécessaire, mais aussi complexe, que les solidarités primaires ont la particularité de s’ancrer dans des relations faites d’affects, d’émotions, d’histoires singulières et familiales dont on ne connait parfois que la partie emergée. Elle est aussi, d’un point de vue plus contextuel, commandée ou conditionnée par des changements sociétaux qui ont bouleversé la famille et amené une déstabilisation des liens.
Sommaire
– Quelques balises pour mieux comprendre les solidarités familiales - Isabelle VAN PEVENAGE
HORS DOSSIER (rubrique COUP D’OEIL) :
– Accompagner le deuil chez les personnes déficientes mentales - Jonathan ARENDT
– "Maisons pirates"...vraiment ? Les Services d’Hébergement Non Agréés : pour qui ?, comment ?, pourquoi ? - Sébastien MICHEL, avec la complicité de
Laure LACROIX Article en libre accès !!
- 4 numéros qui se suivent
- Prix préférentiel au numéro
- Frais d’envoi gratuits !
- n°119 | L’intégration, l’affaire de tous
- n°118 | L’indispensable collectif
- n°117 | Où va le métier d’éducateur ?
- n°116 | Devenir parent. Quand tout n’est pas rose
- n°115 | Jeunes "incasables" - Comment mieux travailler ensemble ?
- n°114 | Nouveaux visages de la précarité & inégalités grandissantes
- n°113 | Quel accès à l’emploi pour les publics plus fragiles ?
- n°112 | Quand il y a urgence
- n°111 | L’usager au centre des réseaux
- n°110 | Numérique : quels risques pour les usagers plus fragiles ?
EN LIEN AVEC CE NUMÉRO
titre
TO PIIS or NOT TO PIIS Les paradoxes de l'injonction à l'autonomie
retour au sommaire du n°88 "L’autonomie en tension" Auteur(s) : Abraham FRANSSEN Sociologue, Université Saint-Louis, Bruxelles Résumé : S’inscrivant dans le référentiel de l’Etat social actif, le « Projet Individuel d’Intégration social » (PIIS), désormais obligatoire pour tous les (…)