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n° 31 - 2001

Diversité et cohésion. De nouveaux défis pour l’intégration des personnes immigrées et des minorités

Pendant longtemps l’intégration des personnes immigrées a été synonyme d’assimilation. Il importait de fondre les différences pour atteindre à une (inaccessible) égalité. Aujourd’hui, le Conseil de l’Europe invite ses états membres à explorer une autre voie, celle de la diversité et des échanges interculturels, de la citoyenneté et de la participation à la vie de la cité, pour permettre à nos sociétés plurielles d’évoluer dans une certaine cohésion.

Le numéro 31 Diversité et cohésion. De nouveaux défis pour l’intégration des personnes immigrées et des minorités n’est plus disponible.

Éditorial

A la lumière des nombreuses idées et propositions émises lors du colloque "Diversité et cohésion : de nouveaux défis_", il apparaît que nous sommes confrontés à une mutation sociétale en matière d’accueil des personnes étrangères ou d’origine étrangère. Je crois pouvoir affirmer qu’après avoir longtemps mené une politique d’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère basée sur le principe d’assimilation, nous préférons utiliser le terme "diversité" qui porte en lui toute l’évolution positive dont bénéficie aujourd’hui la problématique.

En effet, pendant plusieurs années, les actions menées en faveur des migrants visaient principalement à dispenser à ces publics des cours d’alphabétisation, de remise à niveau ou de formations en vue d’une insertion professionnelle.

Le but était d’inciter ces personnes à s’adapter aux modes de vie des autochtones sans trop de préoccupations pour les acquis, les compétences et les richesses que les migrants pouvaient apporter. Aujourd’hui, si ces actions ont encore toutes leur raison d’être, elles s’accompagnent de plus en plus d’un processus réciproque d’intégration et d’enrichissement.

La politique actuelle en faveur des personnes étrangères se veut plus participative et citoyenne dans le sens où elle tente d’impliquer les autochtones et les allochtones dans une même dynamique d’échanges culturels : les migrants apprennent la langue du pays mais les autochtones s’initient à la cuisine ou à la musique des migrants. A propos du rôle de la langue dans la gestion de la diversité, une question importante reste posée sans qu’il soit nécessaire d’y répondre : vaut-il mieux avoir une seule idée et pouvoir l’exprimer en plusieurs langues ou est-il préférable d’avoir plusieurs idées et de ne les exprimer qu’en une seule langue ?

Toujours est-il que partir de l’éducation et de l’école pour créer un espace parallèle de citoyenneté et de (re)connaissance de l’autre me semble réellement attractif même si je suis conscient que toutes les solutions à nos problèmes sociétaux ne peuvent être portées par les enseignants seuls.

Parallèlement, un travail de sensibilisation pour la reconnaissance de l’altérité est à poursuivre de manière intensive auprès des autochtones, des forces de l’ordre, des magistrats, des entreprises tant publiques que privées et des services sociaux. Cette prise de conscience ne pourra être effective qu’à condition de disposer d’indicateurs fiables sur la réalité des discriminations. Quoi qu’il en soit, pour mener à bien cette nouvelle politique de gestion de la diversité, un arsenal juridique s’impose afin d’encadrer efficacement la lutte contre le racisme, l’intolérance, les discriminations à l’embauche, au logement voire aux loisirs afin de sanctionner et de mettre un terme à certains comportements xénophobes tout à fait inacceptables de nos jours.

Activer au mieux cet arsenal suppose que la charge de la preuve n’incombe pas au seul discriminé. Enfin, toute nouvelle politique en matière d’intégration des migrants ne peut se concrétiser sans la participation réelle et effective des personnes étrangères qui, dès l’élaboration de ses bases juridiques, devront impérativement être consultées tout comme les associations ou les organismes qui les défendent .

Dans cette perspective, il conviendrait de créer un lieu susceptible d’offrir aux victimes mêmes de la discrimination des possibilités de paroles et d’expression Forts de ces propositions et de ces conclusions, il nous reste à continuer le dialogue avec les pays pour qui l’expérience de l’immigration est nouvelle.

A ce propos, la traduction du rapport "Diversité et cohésion" en plusieurs langues constitue un pas vers l’échange de bonnes pratiques entre pays démocratiques et qui sont déterminés à trouver les moyens de lutter contre toute forme de discrimination.

Thierry Detienne. Ministre des Affaires sociales et de la Santé. Région wallonne

Sommaire

 Recadrage du dossier "Diversité et Cohésion..." : rapport, conférence et discours d’ouverture

 Le principe Dialogique et l’interculturel - Dr Rachid BENNEGADI

 Présentation du rapport "Diversité et cohésion…" - Litt-Woon LONG

 Immigrés... Minorités... Les points communs

 Diversité, cohésion, citoyenneté, participation... les concepts

 Témoignage - Abedelnasser EGBARIAH

 Objectifs stratégiques et approches globales

 Présentation du cadre des politiques d’intégration - Mary COUSSEY

 Diversité des compétences, des marchés, des entreprises

 Témoignage - Abedelnasser EGBARIAH

 Accès à l’emploi et aux formations professionnelles. Rapport d’atelier - Jan NIESSEN, Michel VANDERKAM

 Pluralisme culturel et culture dominante

Témoignage - Bruno DUCOLI

 Identités culturelles : le rôle de la langue et de l’éducation. Rapport d’atelier - Bruno DUCOLI, A. MANCO

 Femmes et familles

 Témoignage - Hadja LAHBIB

 Lutte contre les formes de discrimination et promotion de la tolérance. Rapport d’atelier - Eva HEGYESINE ORSOS, François SANT’ANGELO

 Traitement du racisme et de l’intolérance

 Participation politique

Mécanismes de suivi et d’évaluation. Rapport d’atelier - Harald WALDRAUCH, Thérèse JACOBS

 Conclusions - Michel VILLAN

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