n°75
Des étudiants chez les seniors avec « 1 Toit 2 Âges », une asbl au service de l’intergénérationnel
retour au sommaire du n°75 "Le vieillissement actif : à quelles conditions ?"
Auteur(s) :
Interview par Romain Lecomte de
Lucie VANDENBORNE, Responsable de la branche liégeoise de l’ASBL « 1 Toit 2 Ages »
Présentation
L’ASBL 1 Toit 2 Âges met en relation des étudiants (18-30 ans) et des seniors (à partir de 50 ans) disposant d’une chambre libre et désireux de la partager avec un étudiant au cours de l’année académique (de septembre à juin). Lancée initialement à Bruxelles, l’ASBL s’est ensuite implantée dans les autres villes wallonnes où les étudiants sont nombreux : Liège, Louvain-la-Neuve, Mons, Namur et Charleroi. Nous avons rencontré Lucie Vandenborne, responsable de la branche liégeoise créée il y a environ un an, qui nous présente les services proposés par l’ASBL et nous parle de l’expérience des seniors et étudiants qui ont souscrit à ce mode d’habitat intergénérationnel.
Extrait
(...) Du côté des seniors, la demande est souvent liée à la solitude. Tout en souhaitant conserver leur indépendance, ils aiment se dire que quelqu’un est là, ne fut-ce que pour faire de temps en temps un brin de causette. Les seniors mettent aussi en avant le sentiment de sécurité que cette présence leur procure. Beaucoup d’entre eux vivent dans une maison spacieuse, où ils se trouvaient déjà avant le départ de leur(s) enfant(s) : seul dans un grand espace, le sentiment de solitude et d’insécurité peut s’avérer d’autant plus important. Le jeune contribue ainsi un peu à combler le vide laissé par le départ des enfants et parfois du conjoint. Cette simple présence peut parfois suffire à un senior qui n’est pas trop en situation de dépendance, pour se dire : « la maison de repos, pas pour moi, je reste ici ! ». Enfin, le fait de pouvoir bénéficier d’un petit complément de revenu joue aussi. Même pour la formule « logement économique », il y a ces petits services quotidiens qui sont là, permettant parfois d’éviter d’autres frais et de rester chez soi.
Du côté des étudiants, l’avantage financier n’est évidemment pas négligeable. Soit ils ne paient pas de loyer à proprement parler, soit il s’agit d’un loyer à prix démocratique, en pratique souvent aux alentours de 200-250€ charges comprises. Au-delà de cet aspect financier, la maison du senior leur offre un cadre généralement très paisible, propice à la réussite de leurs études. Un cadre qui rassure beaucoup les parents aussi, qui y voient la possibilité d’une prise d’indépendance plus progressive de leur enfant. Ils ont moins l’impression de le « lâcher dans la nature » que s’il allait dans un kot étudiant conventionnel, sans adultes et souvent très festif…
C’est donc du « win-win », chacune des parties profitant de cette cohabitation. Cependant, au-delà de la satisfaction des deux parties, il faut souligner que ce type de cohabitation profite à l’ensemble de la société. Alors que, sur fond de crise économique et de vieillissement de la population, on ne cesse aujourd’hui de nous parler de « conflits intergénérationnels », ce type d’initiatives met à l’honneur et favorise l’harmonie et la compréhension entre les générations ! (...)
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Comment former au secret professionnel (partagé) les futurs assistants sociaux ?
retour au sommaire du n°77 "Le secret professionnel (partagé)" Acheter le pdf Auteur(s) : Interview par Colette Leclercq de Annette BOULANGÉ, professeure de déontologie, éthique et philosophie du service social à la Haute école de la Province de Liège Premières lignes Le (…)