n°78
Manifeste en faveur de : 2014, Année européenne de la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale
retour au sommaire du n°78 "Travail-famille : une question d’équilibre ?"
Auteur(s) :
COFACE (Confédération des organisations familiales de l’Union européenne)
Premières lignes :
Depuis près de deux années, COFACE plaide pour que l’Année européenne 2014 soit désignée par la Commission Européenne "Année de la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale". Elle a dans ce cadre initié "l’Alliance pour l’Année Européenne 2014", rassemblant des ONG européennes, des partenaires sociaux et des organisations familiales des quatre coins de l’UE. Dans le manifeste ci-dessous, datant du printemps 2012, COFACE détaille les raisons d’une telle campagne. En dépit d’une déclaration écrite lancée à l’époque par la députée européenne Marian Harkin, avec le soutien de COFACE et de l’Alliance pour l’Année Européenne 2014, signée par près de 400 parlementaires européens, la Commission Européenne n’a à ce jour – fin décembre 2013 – toujours pas donné de réponse directe au sujet de cette campagne.
Mots-clés :
Année européenne, travail, famille, conciliation
COFACE, la Confédération des organisations familiales de l’Union européenne, qui compte plus de 50 organisations membres dans les différents États membres de l’Union européenne, fait entendre la voix de plusieurs millions de familles. La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale est au cœur de l’action qu’elle mène au niveau européen depuis plus de 50 ans.
Le niveau élevé du chômage et la baisse des taux de natalité, associés aux mauvaises performances économiques, sont les grands défis auxquels l’UE est confrontée aujourd’hui. Ces défis pourront être relevés, tant au niveau de l’UE que dans les États membres, si nous dosons de façon appropriée les politiques familiales, sociales, économiques, de l’innovation et de l’égalité des chances. Ce dosage des politiques sera crucial pour trouver des solutions viables et durables.
Les études* et rapports de l’OCDE**, de la Banque mondiale et de l’UE montrent que le renforcement de la participation des femmes au marché du travail et à la prise de décisions a un impact positif non seulement sur les taux de natalité mais aussi sur l’économie. Les décideurs et les responsables politiques, ainsi que les employeurs, doivent donc faire en sorte de rendre le marché du travail plus flexible et plus inclusif. La disponibilité, le prix et la qualité de l’accueil de l’enfance demeurent un problème majeur dans de nombreux pays, mais il convient également de s’intéresser à la prise en charge des personnes âgées. Cette année a une forte composante « jeunesse ». Les jeunes sont l’avenir de l’Europe, en tant que force de travail mais aussi en tant que futurs parents des prochaines générations d’Européens. Or, dans la période de crise que nous traversons actuellement, alors que le taux de chômage moyen chez les jeunes se situe à 22,4 %*** dans l’UE27 et dans certains pays comme l’Italie, alors que les femmes quittent le domicile de leurs parents à l’âge de 29 ans et les hommes à l’âge de 30 ans ou plus, une question se pose à nous : quand et comment ces jeunes pourront-ils acheter leur première maison, et décider d’avoir des enfants. Les parents jouent un rôle et ont une responsabilité dans l’éducation des jeunes enfants, dans la prévention du décrochage scolaire, dans la définition de l’attitude face au travail et dans la consommation responsable. La solidarité entre les générations s’exerce avant tout au sein de la famille.
L’un des objectifs de la stratégie Europe2020 est la réduction de la pauvreté. En permettant aux familles de mieux concilier leurs obligations professionnelles et leurs responsabilités familiales et de prise en charge, l’UE leur permet de ne plus dépendre d’un seul gagne-pain. Le risque de pauvreté s’en trouvera réduit et les familles pourront donner à leurs enfants une meilleure éducation et leur offrir de meilleures perspectives d’avenir.
En 2014, les Nations Unies célébreront le 20e anniversaire de l’Année internationale de la famille. Rendre hommage aux familles cette même année serait une façon de reconnaître le rôle essentiel qu’elles jouent dans tous les États membres et en Europe en général.
Cette année enverrait aussi un message très positif à tous les Européens, elle leur montrerait que l’UE ne se préoccupe pas seulement de l’adéquation entre les compétences et les emplois mais qu’elle s’attache également à améliorer la vie et le bien-être de ses citoyens. En relevant les défis démographiques, nous forgerons un avenir meilleur pour l’Union européenne.
L’Année européenne 2014 serait également une excellente opportunité de prolonger les Années européennes précédentes, de mettre le citoyen face à des problèmes qui font partie de son quotidien. L’Année européenne 2014 s’appuiera sur les acquis des précédentes années, et continuera de poursuivre les mêmes objectifs stratégiques en abordant des questions transversales pertinentes, en commençant par l’Année européenne 2010 de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’Année européenne 2011 du volontariat, l’Année 2012 du vieillissement actif et de la solidarité entre les générations et l’Année européenne 2013 des citoyens.
La COFACE tente actuellement de rassembler des ONG européennes, des partenaires sociaux et des organisations familiales des quatre coins de l’UE et de les mobiliser autour de la campagne en faveur de l’Année européenne 2014 de la conciliation de la vie professionnelle et la vie familiale.
Nous serions heureux que la Commission européenne décide, avant la fin de 2012, de désigner 2014 Année européenne de la conciliation de la vie professionnelle et, de la vie familiale et, par ailleurs, qu’elle confie à la COFACE la gestion des organisations de la société civile qui prendront part aux activités de l’Année.
En conclusion, voici quelques-uns des principaux arguments en faveur de l’Année :
• Les familles sont les éléments constitutifs du bon fonctionnement de la société ;
• Les politiques qui soutiennent les familles peuvent créer un environnement favorable pour répondre aux défis démographiques et de lutte contre le chômage en Europe ;
• Les politiques permettant aux femmes et aux hommes de concilier vie professionnelle et vie familiale sont essentielles pour répondre aux besoins des familles et à l’égalité entre les sexes ;
• La lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est fondamentale pour empêcher les familles de devenir marginalisées ;
• Il est nécessaire d’attirer l’attention sur l’impact qu’a la crise économique et financière sur les familles ;
• Les familles ont un rôle clé à jouer dans la prévention du décrochage scolaire ;
• La participation et la socialisation de l’enfant commencent dans la famille ;
• Les familles représentent la première cellule où sont abordées les questions liées à l’éducation des consommateurs, en particulier quand il s’agit de développement durable ou de consommation responsable ;
• Les relations intergénérationnelles revêtent une importance particulière dans la vie des familles ;
• Les familles sont des unités dynamiques au sein desquelles se jouent les transitions les plus cruciales d’une vie.
* Gender equality, economic growth and employment, Åsa Löfström 2007 ** OCDE (2011), Assurer le bien-être des familles *** 52/2012 - 2 avril 2012, Eurostat Euroindicateurs
Pour plus d’informations, régulièrement mises à jour, voir le blog de COFACE plaidant pour que l’Année européenne 2014 soit désignée Année de la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale : http://eyf2014.wordpress.com/
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Les multiples facettes de la déliaison
retour au sommaire du n°81 "Déliaison dangereuse ou de la nécessité de recréer du lien" Auteur(s) : Anouk MEURRENS et Anne SOREL Psychologues, Service de santé mentale provincial de Jodoigne Premières lignes : L’équipe du Service de santé mentale de Jodoigne a consacré quelques mois à (…)