n°73
Le suicide, un phénomène dont il convient d’améliorer la connaissance et la qualité des données
retour au n°73 de la revue l’Observatoire : "Quelle prévention du suicide ?"
Auteur(s) :
Martine BANTUELLE Directrice de l’Asbl Educa Santé, Charleroi
Alain LEVEQUE Président de l’Ecole de santé publique de l’Université libre de Bruxelles
Résumé :
La Belgique se situe parmi les 7 pays européens dont le taux de mortalité par suicide est les plus élevés : 17,5 pour 100.000 habitants ; la moyenne européenne est de 10,5. L’article rappelle, chiffres à l’appui, l’ampleur du phénomène, avec ses variables par âge, par sexe, tout en attirant l’attention sur le fait que ces chiffres ne prennent en compte que les suicides aboutis. Les tentatives de suicide, plus difficiles à comptabiliser, ne doivent pas être sous-estimées ; de même que les idéations suicidaires, l’ensemble faisant partie d’un processus dont la meilleure compréhension pourrait aider à élaborer une meilleure prévention.
Mots-clés :
Taux de suicide, statistiques, suicides aboutis, tentatives de suicide, idéations suicidaires, processus suicidaire, facteurs associés
Extrait
D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (2002), environ 815.000 personnes dans le monde sont décédées par suicide en l’an 2000. Cela représente un taux de mortalité mondial annuel d’environ 14,5 pour 100.000 habitants ou un décès toutes les 40 secondes environ. Les tentatives de suicides, sont 10 à 20 fois plus élevées que le nombre de décès par suicide, ce qui équivaut à une tentative de suicide toutes les 3 secondes.
Le suicide est ainsi la dixième cause de mortalité toutes causes confondues à travers le monde, mais c’est la première cause par ’facteur externe’ (hors maladie), c’est-à-dire que le nombre de décès par suicide connu est plus élevé que les morts causées par les guerres, les accidents de la route, les homicides, etc.
Parmi les pays fournissant des données sur le suicide, on trouve les taux les plus élevés en Europe orientale et les taux les plus faibles le plus souvent en Amérique latine, dans les pays musulmans et dans quelques pays asiatiques. Les données sur le suicide dans les pays africains sont plus rares.
On constate également une surmortalité masculine importante, à l’exception de la Chine et des pays d’Asie, où le taux de suicides des femmes est plus élevé. Cela peut être dû au fait que les hommes choisissent plus souvent des moyens violents (pendaison ou arme à feu contre intoxication médicamenteuse chez la femme). Dans les pays industrialisés, la pendaison, l’arme à feu et l’intoxication sont les moyens utilisés le plus souvent. Le chiffre annuel de suicides dans le monde pourrait passer à 1,5 million d’ici 2020. (...)
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