n°75
La transition travail/retraite, un processus délicat
retour au sommaire du n°75 "Le vieillissement actif : à quelles conditions ?"
Auteur(s) :
Dominique THIERRY, Président national de France Bénévolat
Résumé :
On ne quitte pas impunément 40 ans, ou plus, d’une vie largement « formatée » par le travail, son rythme, ses contraintes, ses satisfactions, les relations qu’il a créées... Et cela même quand cette retraite est souhaitée. Plusieurs facteurs jouent positivement ou négativement. Certains sont plus environnementaux, d’autres dépendent plus de ses choix et de sa volonté propre. On identifie ainsi quatre modèles types de transition, largement conditionnés par l’his- toire de vie de la personne en transition et les conditions dans lesquelles elle a été « traitée » au cours de sa vie profes- sionnelle, en particulier au cours de sa dernière partie de carrière.
Mots-clés :
Travail, retraite, transition, activités, vieillesse
Extrait
(...) Toutes ces questions interpellent et se résument en une seule, ou plutôt en une série très liées les unes aux autres : « Que vais-je faire de ma vie pendant cette nouvelle période, en principe longue, où je serai en bonne forme et plus libre de mes choix : simple consommateur passif, penser enfin à moi après m’être beaucoup occupé des autres, me réinvestir sur un projet dont j’ai toujours rêvé, être utile grâce au temps dont je vais disposer, un peu tout cela à la fois ? Aurai-je les moyens de faire ce dont je rêve ? Comment hiérarchiser et choisir ? ».
Le travail est ambivalent : à la fois lieu de contraintes, parfois de souffrances (travail vient du mot latin « trepalium » qui était d’abord l’appareil pour ferrer les chevaux, puis un instrument de torture !) et lieu de socialisation, de reconnaissance et d’identité. A l’inverse et en creux, la retraite est également ambivalente : à la fois, la retraite est idéalisée comme le moyen de la liberté enfin retrouvée (« enfin la vraie vie » !) et la rupture, souvent extrêmement rapide, des liens sociaux créés dans le travail est vécue comme un deuil (certains, comme Anne-Marie Guille- mard, n’hésitent pas à parler « de mort sociale »).
Cette bascule d’une ambivalence à une autre, intégralement inversée, n’est jamais facile même pour les personnes qui ont voulu, de façon positive, « entrer en retraite ». Certains psychologues n’hésitent pas à comparer cette période à celle de l’adolescence, même s’il convient davantage de parler de remaniement identitaire, plutôt que de construction identitaire comme pour l’adolescent. (...)
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Quelle « désinstitutionnalisation » ? Pour une approche politique des institutions
Article issu du n°71 "Institution, alternatives : faut-il choisir ? Auteur(s) : DELRUELLE Edouard Professeur de philosophie politique à l’Université de Liège - Directeur adjoint du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme Résumé : Pour s’engager dans une réelle (…)