L’antiféminisme des femmes : démystifier le paradoxe

Retour au sommaire du n°124 « Le Social sous le prisme du genre »

Auteur(s) :

Héloïse MICHAUD

Doctorante en science politique et études féministes

Université du Québec à Montréal

Premières lignes :

Depuis une quinzaine d’années, les antiféminismes ont gagné du terrain dans de nombreuses sociétés occidentales. En effet, à partir des années 2010, plusieurs événements clés ont ravivé les tensions autour des questions de genre et d’égalité, engendrant des backlash antiféministes.

La vague #MeToo en 2017, qui avait mis en lumière l’ampleur des violences sexistes et sexuelles, a également engendré un backlash antiféministe virulent, accusant les féministes d’exagération, de censure ou de misandrie. Des communautés comme la « manosphère », qui milite pour « la cause des hommes », ont prospéré en ligne.

En France, des mouvements portés par des organisations catholiques conservatrices comme « la Manif pour Tous », les campagnes contre l’écriture inclusive ou les oppositions à l’éducation à l’égalité filles-garçons à l’école témoignent de ces progressions et radicalisations antiféministes.