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n°68

La place de l’enfant dans la révélation du diagnostic en période néo et post-natale. Impact sur l’identité et l’émergence du Sujet

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Auteur(s) :

DAISE Catherine

Psychologue, Psychothérapeute


Extrait :

(...)

C’est alors que, confrontés à l’insupportable sentiment d’impuissance, les parents se laissent conduire par le besoin de maîtriser la situation. C’est le temps des questions, des interrogations alimentées aussi par les sentiments de culpabilité et d’ambivalence. Dans ce second temps, le risque pour les parents est de « trop penser » pour comprendre, trouver des repères, contrôler quelque chose. Or, nous savons que « trop penser » est un obstacle à rencontrer le bébé. « Trop penser » empêche les parents d’être avec leur bébé dans la réalité.7 Il s’agit cependant d’un bouclier contre l’angoisse massive, qui a une fonction de protection et de défense et qui permet de rester en présence psychique. Trop d’angoisse et/ou trop peu de protection peuvent engendrer le désinvestissement du bébé, qui a pourtant grand besoin de se sentir en lien pour « vouloir vivre »8. Quand les parents ne peuvent rester reliés à leur enfant, des « substituts » peuvent prendre le relais, mais rien ne vaut le lien entre le bébé et ses parents, car ce sont eux qui détiennent les fils de la culture familiale. Il est dès lors capital de respecter les mécanismes de défense mis en place par le psychisme des parents, dans le sens où cela leur permet, à leur rythme, de faire face, d’éviter l’entrée dans un processus de rupture, de rejet ou d’abandon et d’inscrire leur bébé dans une histoire, une famille, une lignée qui sont les leurs. Il en va du devenir de l’enfant.

Comme dans le principe des poupées russes, si l’on veut que le bébé soit psychiquement contenu et enveloppé par une présence parentale « suffisamment bonne » et sécurisante, le professionnel doit aussi avoir le souci du parent et se prêter à cette fonction de contenant psychique en tentant d’humaniser ses interventions et sa présence auprès d’eux, en pensant avec eux leur bébé et en le soutenant comme Sujet. De « matriochka contenue » en « matriochka contenante », le professionnel lui-même devra être soutenu dans le « filet de sécurité » tendu par une équipe pluridisciplinaire dont le travail est de penser ensemble une articulation entre les différentes fonctions professionnelles au bénéfice de l’accompagnement de l’enfant et de ses parents. Du bébé aux parents aux professionnels, chacun de sa place permet à l’autre d’être là, différencié. C’est dans l’instauration de cette « contenance bienveillante » en cascade que chacun pourra rester et se sentir présent à l’autre en toute humanité et que le bébé pourra se révéler Sujet.

(...)

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