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n°75

Bien vieillir en institution

retour au sommaire du n°75 "Le vieillissement actif : à quelles conditions ?"


Auteur(s) :

Caroline GUFFENS Administratrice déléguée et salariée de l’asbl Bien Vieillir. Chercheuse, consultante, conférencière et formatrice


Résumé :

Cet article s’interroge les perspectives du bien vieillir en institution. De l’injonction sociétale du bien vieillir à l’institution vécue comme un lieu de mort, comment conjuguer entrée en institution et nouvelle vie ? Existe-t-il des facteurs qui favorisent le bien-être en institution ?


Mots-clés :

Vieillissement, institution, dépendances, diversité, collectif, respect


Extrait :

(...) La dépendance est bien sûr fondamentalement attachée aux institutions, elle en est même un critère de financement via les échelles de Katz qui, pour une série d’actes de la vie quotidienne, établissent des niveaux de dépendance qui seront transmis aux mutuelles. A cette dépendance, les maisons de repos répondent par un hébergement médicalisé, sécurisé, parfois aseptisé. Les personnes âgées y seront entourées par des soignants présents pour pallier à leurs dépendances.

Elle est aussi devenue un facteur d’entrée en institution. C’est aujourd’hui en raison d’une dépendance trop forte, qui ne peut plus être assumée à domicile, par les professionnels et les proches, que la majorité des résidents arrive dans la maison de repos. Mais la dépendance peut aussi être accentuée par l’institution, quand, faute de temps, de connaissances ou de moyens, les professionnels « prennent en charge », font tout pour et à la place des résidents. Tout s’y vit en mode passif : on y est lavé, nourri, activé, animé, déplacé, placé ! Et les capacités qui ne sont pas utilisées se perdent...

« Placé », « placement », mots combien réducteurs et objectivant pour la personne les subissant. Bien souvent, les entrées en institution s’organisent hors de la présence du candidat, parfois même à son insu. Urgence, danger du domicile, incapacité à comprendre, déficiences de mémoire, hostilité à l’idée, reproches d’abandon : les prétextes sont nombreux pour justifier ces situations de non-dits et de non-choix.

Ces situations sont pourtant très regrettables et dommageables pour celles et ceux qui les endurent. Et c’est ainsi que « solitude » et « tristesse », mais aussi incompréhension, reproches, méfiance, prennent place dans la maison de repos. La tristesse, de manière générale, est fortement et forcément associée au vieillissement : « c’est triste de vieillir » ou « ça doit être si triste et déprimant de s’occuper de personnes âgées ». Ce qui rend les personnes âgées tristes, et que notre association déplore, ce sont, au-delà des multiples deuils qu’elles doivent surmonter, leurs piètres conditions d’accueil dans trop d’institutions, le manque de considération, d’attention et d’écoute réelle et empathique dont elles souffrent, et la mésestime dans laquelle les professionnels se trouvent. (...)

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